La précarité menstruelle constitue un enjeu important de solidarité et de santé publique. Elle concerne près de 2 millions de femmes dont l’accès aux protections périodiques est difficile ou impossible pour des raisons avant tout financières. Pour lutter contre cette précarité, un appel à projet est lancé. Les crédits dédiés doivent être utilisés à destination de femmes en situation de précarité et peuvent financer des actions de distribution, d’éducation à la santé, de mise en réseau des acteurs et d’ingénierie de projets.
I.Contexte
L’étude « hygiène et précarité en France » publiée par l’IFOP et l’association Dons solidaires en mars 2021, dévoile que la précarité menstruelle concernerait près de 1,7 million de femmes en France. 8 % des femmes interrogées au cours de cette étude parmi le « grand public » et 39 % des femmes interrogées parmi les bénéficiaires d’associations sociales déclarent qu’il leur arrive de ne pas disposer de suffisamment de protections périodiques pour elles-mêmes ou leur fille par manque d’argent. Selon le même sondage, 10 % des femmes interrogées parmi le « grand public » et 29 % des femmes interrogées parmi les bénéficiaires de ces associations déclarent renoncer à changer de protections périodiques aussi souvent que nécessaire par manque d’argent.
Ce phénomène touche également les étudiantes. Selon une étude menée, en 2021, par la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), 13 % des étudiantes consultées déclarent avoir dû choisir entre des protections et un autre objet de première nécessité.
Les conséquences de la précarité menstruelle sont à la fois psychologiques (manque d’estime de soi, stress, sentiment de honte …), mais aussi sociales (décrochage scolaire, sédentarité, renoncement au travail…).
Cette situation est préjudiciable pour au moins trois raisons : elle porte atteinte à la dignité des personnes, elle limite l’inclusion des filles et des femmes aux activités économiques et sociales, et elle est un facteur de risque pour la santé en cas de renouvellement insuffisant des protections.
II.Objectifs et finalités
La finalité de la lutte contre la précarité menstruelle est l’amélioration de l’accès des femmes précaires à une diversité de produits périodiques, adaptés à leurs besoins et souhaits en matière de protection.
Les trois principaux objectifs de l’appel à projet sont les suivants :
Garantir une parfaite inclusion de l’ensemble des femmes en situation de précarité socialement, professionnellement y compris dans les activités sportives et culturelles. Il s’agit notamment d’ateliers ou d’actions de sensibilisation organisés dans les lieux où se tiennent ces activités.
À noter : Les projets peuvent également contribuer à faciliter l’accès des femmes précaires aux différents types de protections périodiques. Cependant, le projet ne pourra consister uniquement en la distribution de protections à titre gratuit. Le don de protections lavables en quantité suffisante et de taille appropriée est aussi à envisager pour limiter les coûts, respecter l’hygiène intime et les risques de choc toxique.
Les projets doivent favoriser un effet levier et susciter la mise en place de co-financements.
III. Structures et nature des projets éligibles
Seuls les projets d’un montant compris entre 1 000 et 30 000 € sont éligibles.
Les porteurs éligibles sont les associations, les collectivités territoriales, les partenaires sociaux, les fondations, les établissements publics, les groupements d’intérêt public, les groupements d’acteurs locaux sous réserve de l’identification d’un porteur pivot. Les projetspeuvent être cofinancés par une collectivité territoriale. Les acteurs de terrains pertinents doivent être associés.
NB : les actions déjà soutenues au niveau national ne sont pas éligibles au présent appel à candidature.
IV. Public prioritaire
Seuls les projets à destination des publics fragiles à savoir les personnes isolées, en situation de précarité financière, médicale, en situation de handicap,… sont éligibles. Sont notamment ciblées dans cet appel à projet, les femmes en situation de précarité comme :
NB : Les actions au sein des collèges et lycées sont inéligibles.
V. Territoires privilégiés
Une attention particulière sera portée aux actions mises en œuvre dans les territoires ruraux, et plus spécifiquement les territoires ruraux en situation d’isolement et de fragilité sociale.
VI. Critères de sélection
Les projets seront appréciés au regard des critères suivants :
2022,
VII. Suivi et évaluation
Afin d’évaluer la réalisation du projet, il est demandé aux porteurs de :
- définir au minimum trois indicateurs concrets et précis de suivi et d’évaluation de l’action proposée ;
- fournir un rapport quantitatif et qualitatif en juin N+1 sur la réalisation du projet, ses impacts sur le public cible et sur la qualité de sa mise en œuvre sur le territoire concerné ;
- mobiliser dans la mesure du possible, les parties prenantes ou concernées au suivi du projet. La réalisation d’enquête auprès des bénéficiaires y compris via les moyens numériques de communication serait un plus.
VIII. Engagement des porteurs de projet
Les porteurs de projet sélectionnés s’engagent à faire mention du soutien de l’Etat dans toutes les actions de communication ou de promotion relatives au projet et notamment sur tous les supports écrits, numériques ou audiovisuels.
Ils s’engagent par ailleurs à transmettre un rapport d’exécution du projet avant le 30 juin de l’année N+1. Ce rapport d’exécution contient notamment un bilan financier.
Ils s’engagent enfin à partager leur action avec les autres partenaires de la stratégie pauvreté, et à contribuer le cas échéant aux travaux consacrés à l’innovation sociale et à l’essaimage des bonnes pratiques.
IX. Informations pratiques
Date d’ouverture de l’appel à projet : semaine du 30 mai 2022
Date de dépôt des dossiers – clôture de l’appel à projet : 13 juillet 2022
Commission régionale de sélection des projets : semaine du 5 septembre 2022
Le dossier devra être déposé sur le site « démarches simplifiées » et être constitué des pièces suivantes pour être déclaré complet et recevable :
Les projets doivent être déposés sur le site « démarches simplifiées » via le lien suivant : https://www.demarches - simplifiees.fr/commencer/dreets - hdf - lutte - contre - la - precarite menstruelle . Le DREETS vérifiera leur complétude puis instruira les dossiers déclarés complets.
Pour tous renseignements complémentaires, les candidats peuvent s’adresser à la DREETS ou à la DRDFE :
DREETS : Madame Bénédicte Guibard, chargée de projet et de pilotage des BOP sociaux, benedicte.guibard@dreets.gouv.fr
DRDFE : Madame Claire Quesnel, directrice régionale déléguée aux droits des femmes et à l'égalité des Hauts-de-France, droits-des-femmes@hauts-de-france.gouv.fr
Documents listés dans l’article :
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