Lubrizol - Interprétation de l'état des Milieux (IEM) dans la Somme

Mis à jour le 26/02/2021

Dans le cadre du suivi post-accidentel consécutif à l’incendie du 26 septembre 2019 survenu sur les sites de Lubrizol France et NL Logistique à Rouen, le Préfet de Seine Maritime a prescrit à ces sociétés, la réalisation d’une série d'analyses sur des prélèvements de sols et de végétaux sur des zones potentiellement impactées par le panache de fumée. 104 communes des Hauts-de-France dont 39 dans le département de la Somme ont été concernées.

Dans le cadre du suivi post-accidentel consécutif à l’incendie du 26 septembre 2019 survenu sur les sites de Lubrizol France et NL Logistique à Rouen, le Préfet de Seine Maritime a prescrit à ces sociétés, la réalisation d’une série d'analyses sur des prélèvements de sols et de végétaux sur des zones potentiellement impactées par le panache de fumée. 104 communes des Hauts-de-France dont 39 dans le département de la Somme ont été concernées.

Pour chaque commune, 3 prélèvements de sols ont été réalisés. Il s’agit d’échantillons composites constitués de 3 ou 4 points espacés de quelques mètres les uns des autres de façon à éviter les points atypiques pouvant biaiser l’interprétation des résultats. Pour chaque point, l’horizon superficiel (entre 0 et -5cm) a été prélevé ainsi que l’horizon de subsurface correspondant à la zone racinaire de la plupart des plantes (entre 0 et -30cm). Les échantillons ont été prélevés sur des terrains de différentes natures et de différents usages comprenant des jardins particuliers, des terrains agricoles, des espaces verts, et des terrains de sport. Pour les végétaux, selon la disponibilité, 1 prélèvement de légumes-feuilles ou de légumes-racines a été réalisé par commune. Ainsi, près de 156 prélèvements ont été réalisés dans la Somme.

La présence des paramètres suivants ont été recherchés dans les prélèvements effectués : composés organiques pouvant provenir de combustion incomplète comme les hydrocarbures, divers métaux, d’autres éléments identifiés comme présents en quantités non négligeables dans les produits ayant brûlé comme le soufre ou le phosphore, et des substances retrouvées classiquement dans les produits émis par les incendies ou les moyens d’extinction comme les dioxines. Les analyses des prélèvements ont mis en évidence des pollutions, principalement au plomb. Compte tenu de la nature des polluants identifiés, aucun lien ne semble s’établir entre les pollutions observées et l'incendie du 26 septembre. Il semble s'agir, pour l'essentiel, de pollutions historiques.

L'interprétation des résultats de ces analyses appelée « l’Interprétation de l'état des Milieux ou IEM » vise à apporter une réponse sur le caractère acceptable ou non des niveaux d’exposition des publics jeunes et adultes aux pollutions mises en évidence selon les usages constatés de ces milieux. Trois niveaux d’acceptabilités sont définis :

  • Zone de compatibilité (sanitaire) : la qualité des sols est compatible avec les usages existants et / ou celles des végétaux est compatible avec l'alimentation humaine ou animale.
  • Zone de vulnérabilité : zone d'incertitude sur la compatibilité sanitaire de la qualité des sols et des végétaux avec les usages. Les données disponibles ne permettent pas de conclure. La vulnérabilité se justifie notamment par des niveaux de concentrations dans les sols ou végétaux plus élevés que ceux de la gamme de valeurs couramment observées dans les sols ordinaires en France (ou zone témoin locale) ou par des calculs partiels de risque basés sur des hypothèses d'exposition aux sols ou de consommation de végétaux auto-produits.
  • Zone d’incompatibilité (sanitaire) : la qualité des sols n'est pas compatible avec leurs usages et / ou celle des végétaux n'est pas compatible avec leur consommation.

Il est important de préciser que :

  • pour les sols, les calculs ont été menés point par point et sont donc représentatifs de l'état au point de prélèvement ;
  • pour les végétaux et pour les polluants où des valeurs réglementaires n’existent pas, les calculs de risque ont été menés selon un scénario d'exposition par zone géographique en prenant en compte une ration alimentaire type en végétaux constituée des échantillons de chaque famille (légumes feuilles, légumes racines, fruits...) ayant donné les concentrations les plus élevées. Le calcul amène donc à conclure sur la compatibilité à l'échelle de la zone et non point par point. Les deux zones géographiques envisagées dans l’IEM pour la région Hauts-de-France sont constituées, pour la première, de celles, parmi les 104 communes, qui sont situées entre 50 et 80 km du site Lubrizol, et, pour la seconde, de celles qui sont situées à plus de 80 km. Les conclusions de l’IEM à l’échelle des zones ne peuvent donc pas, du fait de leur grande superficie, être appliquées à l’échelle locale.
  • De plus, les analyses ont été réalisées sur des végétaux non lavés, non épluchés, susceptibles donc d'être plus contaminés que les végétaux réellement consommés. Les conclusions de l’IEM sur les végétaux destinés à la consommation humaine sont donc majorantes.

L’interprétation de l’état des milieux met en évidence actuellement pour le département de la Somme :

  • 7 communes non concernées par une situation d’incompatibilité ou de vulnérabilité,
  • 4 communes concernées uniquement par des situations de vulnérabilité sol,
  • 10 communes concernées uniquement par des situations d’incompatibilités végétaux,
  • 18 communes concernées par des situations d’incompatibilités végétaux et de vulnérabilité sol.

Rapport :